FONGICIDES BETTERAVES L'offre se resserre

«Le marché des fongicides betteraves a encore fortement progressé en 2017, à la fois par un accroissement des surfaces et du nombre de traitements, constate Emilie Ardissone Jaussaud, chez BASF. L'allongement des campagnes lié à la fin des quotas nécessite une protection plus longue de la culture. » « La forte pression cercosporiose a aussi provoqué une hausse du nombre de traitements et des surfaces déployées », note Johan Rigaud, d'Arysta. « La cercosporiose a surtout touché l'Alsace, la Limagne, le sud du Bassin parisien, mais aussi le sud de la Champagne, remarque Laurent Naudet, de Phyteurop. Nous craignons qu'elle continue à remonter vers le nord. »

En 2017, Syngenta était toujours leader avec plus de la moitié des ventes en France, devant BASF, 25 %, puis Phyteurop et Belchim. Les produits à base de strobilurines sont en léger recul, - 3 à - 4 %, alors que ceux à base de triazoles et associés, hors strobilurines, qui représentaient déjà 60 % des ventes l'an dernier, progressent très fortement. En 2018, le marché va être bouleversé, et le nombre de spécialités autorisées, fortement resserré. Les produits à base de fenpropimorphe et époxiconazole ne sont plus autorisés sur betteraves, pour une raison de LMR sur le fenpropimorphe. De même, Acanto de DuPont a été retiré le 30 novembre 2018. L'ITB a aussi constaté en présence d'une forte pression cercosporiose, une baisse d'efficacité des produits à base de strobilurine. En présence de la maladie, l'institut a obtenu de bons résultats avec des triazoles à pleine dose associés à du cuivre, Yucca. « Le Yucca n'a pas encore d'AMM sur betteraves, mais nous avions obtenu avec l'ITB, une dérogation pour l'utiliser pendant 120 jours, précise Laurent Naudet. Nous espérons l'obtenir à nouveau en 2018. » « Dans les autres situations, les strobilurines restent très efficaces », ajoute EmilieArdisonne Jaussaud.

B. C.